Le problème de l’univocité et de l’équivocité chez Saint Thomas d’Aquin

Comment pouvons-nous garder une univocité de l’être en Dieu et la création tout en ayant en même temps une forme d’équivocité entre l’être divin et la création ?

Définitions

On parle d’univocité de l’être lorsque l’on reconnait Dieu et la création comme un seul et même être. Par cela, on garde certes l’unité de l’être mais le risque est de trop rapprocher deux entités différentes.

On parle d’équivocité de l’être lorsque l’on marque une rupture nette entre Dieu et la création. Le problème de cette rupture nette est qu’elle est oublieuse du lien entre le Créateur et le crée, alors même qu’il semble y avoir la possibilité d’un point de contact entre eux.

Problèmes

Saint Thomas d’Aquin explique dans La somme contre les Gentils, I, §32-33 que :

1- l’univocité de l’être entre Dieu et la création n’est pas tenable. Dieu est l’essence du monde mais son être n’est pas le même être que celui des choses crées. Dieu est d’une nature parfaite, qui est qualitativement différente de toute création. Tout rapprochement total entre l’être de Dieu et celui de la création est donc intenable. De plus, l’univocité présuppose qu’on puisse arriver à Dieu en remontant l’échelle de la création, alors qu’un abîme les sépares tous. L’être d’une chenille n’est certainement pas le même que celui de l’humain, et celui de l’humain n’est certainement pas le même que celui d’un ange.

2- l’équivocité entre l’être de Dieu et l’être des créations n’est pas non plus tenable. Il faut une relation entre Dieu et ses créations. Dieu est l’origine et le principe du monde, il ne peut pas être quelque chose de radicalement séparé de sa création puisqu’il possède tous les attributs dans leurs infinités.

Comment dès lors pouvoir concilier les deux ? Est-ce irrésoluble ?

Résolution

Toujours dans La somme contre les Gentils, I, mais cette fois-ci au §34, Saint Thomas d’Aquin résout le problème de l’univocité/équivocité de Dieu en représentant le rapport entre Dieu et sa création sous forme d’analogie. En effet, il y a une analogie unilatérale entre Dieu et sa création (plus particulièrement entre Dieu et l’humain) dans le sens où l’humain ressemble en partie à Dieu alors que Dieu ne ressemble en rien à l’humain. L’humain est à l’image de Dieu, alors que Dieu n’est pas à l’image des humains.

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